Qu’est ce qu’une action ?

L’essentiel :

  • Une action est un titre de propriété d’une société
  • Elle donne droit à une partie des profits de cette société et permet de participer à sa vie.
  • L’actionnaire s’expose à des risques, notamment celui de perte en capital.
  • Elles permettent de financer les entreprises et sont de différents types.
  • Elles s’échangent sur les marchés boursiers, lieu de la rencontre des acheteurs et des vendeurs d’actions.

Une action est un titre de propriété d’une entreprise : quand vous achetez une action d’une société, vous devenez copropriétaire de cette société, à hauteur du nombre d’actions que vous détenez et de la part qu’il représente dans son capital.

A ce titre, vous avez des droits :

  • Intéressement au résultat économique de la société : C’est le Dividende, qui permet à l’actionnaire d’être rémunéré en contrepartie de la détention de cette action
  • Participation à la vie de la société et aux décisions prises : C’est un des objets des assemblée générales d’actionnaires dans lesquelles l’investisseur peut exercer le droit de vote lié à l’action. Il ne s’agit pas des décisions au quotidien (n’imaginez pas choisir la couleur du nouvel IPhone si vous achetez des actions Apple,…) mais des décisions structurelles telles que l’élection du conseil d’administration ou les questions de rémunérations des dirigeants.
  • Droit à l’information : La société doit donner à ses actionnaires la capacité de contrôler sa gestion en fournissant différents documents (comptes,…)
  • Droit sur l’actif : En cas de liquidation de la société, l’actionnaire récupère une part de l’actif, une fois payées les dettes.

En contrepartie, la détention d’actions présente des risques :

  • Risque de perte en capital : Le prix d’une action n’est pas constant : il va fluctuer en fonction de différents critères (santé économique de l’entreprise, contexte macroéconomique). Si l’actionnaire souhaite revendre son action et que sa valeur est tombée en dessous de la valeur d’achat, il perdra une partie de son investissement.
  • Risque de volatilité : Pour la raison précédente, liée à la fluctuation du prix, l’actionnaire ne peut pas prévoir son prix de sortie. La variabilité de celui-ci est facteur de risque.
  • Risque de faillite : Si l’entreprise fait faillite, l’actionnaire est remboursé en dernier : après les salariés, les fournisseurs et les créanciers (notamment les porteurs d’obligations).
  • Risque de liquidité : Pour pouvoir revendre son action, l’actionnaire doit trouver un acheteur. Ce risque est donc celui de ne pas pouvoir revendre l’action.

Répondre à la question « qu’est ce qu’une action », c’est aussi comprendre ce qu’elle va rapporter à son détenteur.

La rémunération d’un actionnaire va être composée de deux parties :

  • Les dividendes : montants perçus par l’investisseur au titre de la détention de l’action
  • Les plus-values : différence entre le cours auquel l’actionnaire a acheté l’action et le cours auquel il l’a revendue (cette différence peut être négative : dans ce cas il s’agit d’une moins-value).

 

Vous pouvez voir une illustration de ces mécanismes grâce au simulateur ci dessous :

Cette simulation vous permet de répondre à notre question « Qu’est ce qu’une action ? »

C’est un moyen de valoriser son investissement :

  • Plus le cours de vente est élevé par rapport au prix d’achat, plus l’investissement est rentable
  • Plus le dividende versé est important, plus l’investissement est rentable

 

A noter :

  • Si le cours de vente est inférieur au cours d’achat, vous enregistrez une moins value
  • La société n’est pas obligée de verser de dividende

Pourquoi les actions existent elles ?

Nous avons vu l’intérêt d’une action pour un investisseur.

Mais définir ce qu’est une action, c’est aussi comprendre quelle est la raison d’être de ces instruments.

En effet, émettre des actions revient pour une entreprise à partager son contrôle et ses revenus futurs. Qu’est ce qui peut pousser les fondateurs d’une société à vouloir partager leurs profits ?

La réponse est simple et est liée au financement d’une société. Pendant la durée de vie d’une entreprise, celle-ci va avoir besoin de ressources financières, pour financer des nouveaux projets, pour embaucher, pour faire de la publicité. Elle doit donc trouver des moyens pour réunir des fonds.

Elle a deux grands types de solutions :

  • Le financement par emprunt : elle peut aller voir des banques ou des investisseurs et leur emprunter de l’argent (emprunt bancaire ou émission d’obligations). Elle s’engage alors à rembourser cet argent et à payer des intérêts.
  • Le financement par capitaux propres : Elle émet des actions et les vend à des investisseurs. Ceux-ci ont alors l’espoir de voir le prix de ces actions augmenter et de toucher des dividendes. Mais la société n’a pas d’engagement de rembourser les montants perçus ou de payer des intérêts.

 

On voit ainsi que les profils de risque d’une action et d’une obligation ne sont pas les mêmes.

La seconde réponse à notre question « Qu’est ce qu’une action ? » est là :

C’est un moyen de financer l’économie au travers des entreprises.

En contrepartie d’une partie de leur capital, elle récupère de la trésorerie pour investir, faire de la R&D ou embaucher.

Pause historique : les débuts des actions

Nous avons appris pas mal de choses sur les actions dans cette première partie.

Il est temps de prendre une pause. Nous allons en profiter pour vérifier qu’historiquement, l’utilisation des actions est conforme à ce que vous avez appris.

Le premier système de prise de participation par des investisseurs et de mutualisation des risques à vu le jour à Venise au cours du XIV ème siècle. Venise avait alors une volonté forte de développer le commerce maritime au travers de l’établissement d’une flotte de galère. Il était alors possible pour des investisseurs de participer aux frais d’une expédition, via l’achat de « carat ». Ces carats donnaient droits à une part de la cargaison, au retour de l’expédition. Ce système a ainsi permis de financer cette activité. Il diffère cependant de notre système par action moderne du fait que la durée de l’investissement est défini et limité à celle de l’expédition.

Les premières actions dont on retrouve la trace datent de 1372 et ont été émises par une société nommée « Les moulins de Bazacle » qui opérait des moulins sur la Garonne, du coté de Toulouse.  Ces moulins étaient destinés à transformer le blé récoltés dans les plaines de la région en farine. Les 96 actions représentant le capital de la société étaient librement échangeables à un prix fixé par le marché et bénéficiaient de droits de mutation faibles (2%). Les propriétaires de ces actions voyaient leur responsabilité limitée au montant de leur investissement, percevaient au titre du dividende 1/16 de chaque sac de blé déposé par les paysans (payé en nature, donc en farine), et participaient une fois par an à une assemblée générale, en charge de prendre les grandes décisions de la société. Ces actions, bien qu’échangeables ne le sont pas facilement : il n’existe pas d’endroit permettant la rencontre des acheteurs et des vendeurs.

Pour se faire, il faudra attendre la création d’une véritable bourse de valeur à Anvers au XV ième siècle, système qui favorisait la rencontre entre acheteurs et vendeurs de titres, et donc les échanges.

Enfin la place de Lyon, avec ses activités de soierie et d’imprimerie, développa en 1540 la première bourse de valeurs régionale en France.

Les différents types d’actions

Maintenant que nous avons répondu à notre question « qu’est ce qu’une action ? », intéressons nous aux différents types de cet instrument.

En effet, il n’existe pas qu’un seul type d’action.

On peut faire plusieurs distinctions :

  • Actions Cotées/Actions Non Cotées :
    • Les actions cotées : il s’agit de titres de propriété d’entreprise qui s’échangent sur des marchés organisés. La mission de ce marché est de permettre et de favoriser la rencontre entre les acheteurs et les vendeurs d’actions pour en augmenter la liquidité.
    • Les actions non cotées : il s’agit de titre de propriété d’entreprise qui s’échangent de gré à gré entre les investisseurs. La liquidité n’est pas organisée.
  • Actions « Au porteur »/ Actions Nominatives :
    • Dans le cas des actions « au porteur », la société ayant émises les actions ne connait pas ses actionnaires, mais uniquement l’intermédiaire financier qui détient le compte sur lequel elles sont logées.
    • Dans le cas des actions nominatives, la société connait ses actionnaires, qui sont inscrits sur ses registres juridiques.
  • Actions ordinaires / Actions de préférences :
    • Les actions ordinaires sont… ordinaires : Elles sont décrites précédemment
    • Les actions de préférences prévoient des droits préférentiels : droit de vote double, droit au dividende prioritaire, …

Les actions ordinaires, « au porteur » et cotées sont les plus couramment utilisées par les investisseurs individuels.

Pour être complet, on peut aussi citer certains instruments financiers qui se rapprochent des actions :

  • Les Stock-Options : Il s’agit d’options sur action permettant dans le cas d’options d’achats, d’acheter une certaine quantité d’action à un prix déterminé à une date donnée. Elles peuvent être distribuées par une entreprise à ses dirigeants ou à ses salariés pour les motiver sur l’évolution du cours de bourse par un complément de rémunération.
  • Les actions gratuites : Une entreprise peut organiser des distributions d’actions gratuites à ses salariés. Il s’agit la aussi d’un complément de rémunération.
  • Les Bons de Souscription d’Action (BSA) : Il s’agit de titres distribués par les entreprises à leurs actionnaires permettant d’acquérir des actions supplémentaires.

Maintenant que nous maitrisons cet instrument qu’est une action,

Où peut-on en acheter ?

On peut acheter des actions dans deux contextes :

  • Sur le marché primaire : Lors d’une introduction en bourse ou d’une augmentation de capital, une entreprise va émettre des actions et en fixer le prix. C’est à ce prix que va se faire l’achat par les investisseurs.
  • Sur le marché secondaire : Une fois une action émise, son prix va fluctuer en fonction des opérations d’achat et de vente ayant lieu. Un des rôles des marchés boursiers est de favoriser ces opérations par la rencontre des acheteurs et des vendeurs. Le prix est alors le point d’équilibre entre l’offre et la demande : on parle de cotation. Cette cotation peut être continue si l’action est très liquide ou avoir lieu à certains moments uniquement (lors d’un fixing) dans le cas où elle est moins liquide.

Les marchés boursiers sont organisés et surveillés : En France c’est le rôle de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).

Les indices boursiers

Enfin, de façon à faciliter le suivi des évolutions d’un marché par les investisseurs, ont été créés des indices boursiers qui ne sont rien d’autre que des moyennes d’évolution de cours des actions cotées sur un marché.

Par exemple, si vous voulez suivre le marché boursier français, il est plus facile de suivre le CAC 40 (moyenne pondérée par la capitalisation de 40 sociétés parmi les plus importantes du pays) que chacune des 40 actions individuelles.

Les indices les plus connus :

CAC 40

France

La moyenne de 40 actions parmi les plus importantes en France

DAX 30

Allemagne

La moyenne de 30 actions parmi les plus importantes en Allemagne

S&P 500

Etats Unis

Moyenne des 500 plus grosses capitalisations US

NASDAQ

Etats-Unis

L'indice phare en matière d'actions techno

FTSE 100

Royaume Uni

On me prononce ``Footsie``

Nikkei 225

Japon

Moyenne des 225 plus grosses capitalisations japonaises

Ces indices sont aussi les plus liquides : voici leurs cotations :

Pause culturelle : le combat du taureau et de l'ours

Nous avons vu que les actions sont des instruments utilisés depuis très longtemps.

Un jargon spécifique c’est développé, et on entend souvent les expressions « bull market » ou à l’inverse « bear market ».

En matière de finance, l’information est clé puisqu’elle va permettre de prendre des décisions. elle doit donc être juste, compréhensible et rapidement assimilable.

Quand on surveille un marché action, la première question que l’on va se poser est de savoir s’il est en phase haussière ou baissière. les expressions précédentes servent à cela :

  • Un « bull market » est un marché qui s’inscrit dans une tendance haussière
  • Un « bear market » est un marché baissier

Pour retenir : rien de plus facile :

  • Un taureau (bull) quand il attaque va pointer ses cornes vers le haut
  • Un ours (bear) va lui baisser sa patte pour attaquer

On a ainsi vu fleurir de nombreuses statues de taureau aux alentours des grandes bourses mondiale, la plu connue étant Charging Bull , à New York.

Analyse historique :

Une des motivations des investisseurs dans l’achat d’actions est lié à la perspectives de valoriser leurs patrimoines.

Maintenant que nous disposons d’un outil pour suivre les marchés (les indices), nous allons étudier leur rentabilité annuelle depuis 1990.

Les performances passées ne présagent pas des performances futures, et les indices étudiés ne prennent pas en compte les dividendes. Cependant cette analyse nous donnera une base de travail.

Le premier test que nous aimerions effectuer est lié à la rentabilité à long terme d’un investissement en actions. Pour cela, nous allons imaginer que nous avons placer 100 sur chacun des indices le 29/12/89 et nous valorisons en date du 09/05/22.

Les résultats apparaissent sur le graphique ci dessous :

Qu'est ce qu'une action ?

Ainsi :

  • Le Nasdaq composite a la performance la plus  importante : nos 100 USD se sont transformés en 3 500 USD
  • Sur le CAC40, 100 EUR sont devenus 305.98 EUR
  • Le Nikkei a eu une évolution contraire : nos 100 JPY sont devenus 67.63 JPY

Un second élément que nous souhaitons tester historiquement est celle de la variabilité de ces rendements : est ce qu’investir en actions est un long fleuve tranquille ?

Pour cela, nous avons calculer les rendements de nos six indices, tous les ans :

On voit :

  • 2008 mauvaise année sur les actions, du fait de la crise des subprime : tous les indices enregistrent des performances négatives.
  • 2020, année de crise sanitaire, avec des situations différentes selon les index :
    • CAC 40 perd 7.14%
    • Nasdaq gagne 43.64%, du fait du boom des valeurs techno
  • 1999 est une très bonne année suivie les années suivantes par l’explosion de la bulle internet

Ce chapitre de notre formation doit maintenant vous permettre de répondre à la question « Qu’est ce qu’une action ? » . Vous connaissez leurs caractéristiques, les avantages d’en acheter et aussi les risques.

Il est maintenant temps de vérifier que vous avez tout assimilé :

testez vos connaissances avec notre quizz ci dessous :

Quelles composantes vont me permettre de calculer le rendement de mon investissement en actions ?
Un investissement en action ne présente aucun risque de perte en capital ?
La somme versée par une société à ses actionnaires s'appelle :
Une société est obligée de verser un dividende à ses actionnaires
Quand j'achète une action d'une société, je deviens ?
Si je deviens actionnaire de Airbus ?